« Les grands artistes ont du talent dans leur hasard et du hasard dans leur talent » disait Victor Hugo. Cette citation convient parfaitement pour parler du contexte de genèse mais aussi de la qualité littéraire d’Ecrin d’ivresse, le recueil de poèmes coécrit par Edison Adjovi et Lhys Dègla, deux jeunes poètes béninois.
Cette collaboration littéraire exceptionnelle est en effet partie au hasard d’une banale discussion nocturne entre les deux amis sur …Whatsapp !
L’objectif de départ était d’écrire ensemble un poème histoire de profiter de l’insomnie, maladie bénigne des poètes ! Le jeu est vite devenu enjeu et quasiment un an après cette discussion un recueil parait.
Je veux d’abord saluer cette collaboration, surtout qu’elle se fait en poésie. Ce ne pouvait être gagné d’avance car en général, chaque poète construit son monde et y vit.
Avec un peu de complicité on peut facilement écrire un texte mais pour faire tout un recueil, il faut une symbiose, une fusion, une passe d’âmes parfaite qui ne fait pas de vaincu. Lhys Dégla et Edison Adjovi sans renoncer chacun à soi, ont réussi à engendrer dans l’extase Ecrin d’ivresse. Et tenir ce bébé littéraire dans les mains, le déguster vous transmet la même extase.
Ecrin d’ivresse est subdivisé en trois parties. La première contient des vers écrits à deux plumes. Ensuite les auteurs s’affirment individuellement. Ainsi dans la deuxième partie on lira des poèmes d’Edison Adjovi tandis que la troisième partie est constituée de poèmes de Lhys Dègla.
Ecrin d’ivresse est un duo amoureux. C’est d’abord un couple qui discute dans la nuit pour mettre à jour leurs liens d’amour. C’est un couple, donc deux amoureux qui s’échangent des paroles douces « ma nuit est faite de toi, de tes vers étoiles », deux amoureux insouciants qui vivent l’amour à fond « Dansons sous la pluie sous un air d’Hakuna Matata » mais qui connaissent aussi des moments de doute et de crise « ta prétendue tendresse m’indiffère/ et ta plaidoirie est désormais vaine ». Bref un couple comme un autre…
L’amour même s’il reste toujours en filigrane n’est pas le seul thème abordé. Les graines de ce magnifique collier de poésie sont aussi bien de la solitude, l’acte d’écrire, le temps.
Les mots se croisent et s’entrechoquent dans une belle symphonie. Si vous aimez les jeux sur la langue et sur les sens, vous allez être servi. On lit avec la tête et on ressent avec le cœur. Et l’âme est en ivresse : pour de vrai. En un mot, le style est simplement riche. Que ce soit donc sur la forme que sur le fond, le lecteur est abondamment servi, nourri, gavé, gâté.
Je ne pense pas que ces mots des cœurs aient été écrits dans l’intention de guérir le lecteur d’un quelconque mal de cœur.
Je peux cependant, assurer que lire ce livre vous fera du Bien. Jouissance de vos sens. Langoureusement. Vivement. Et ce n’est pas plus mal !
« J’ai ta langue/ Je languis/ Je joue oui !/ Et je jouis »
Ecrin d’ivresse a été écrit à par un couple –au sens large – de poètes, préfacé par un couple d’écrivains : Carmen Toudonou et Habib Dakpogan. Il est bon qu’il soit lu à deux. En effet il ne s’agit pas ici de rêveries du poète solitaire mais bien d’échanges vivants, enivrants, fantastiques, fantasmagoriques. La poésie est cène, théâtre, scène qu’on partage. A lire donc entre amoureux !
Je pense que je l’aime surtout parce que je suis de ceux qui pensent que la poésie doit être consommable par tous et ce recueil répond à ce critère. Pour la qualité, il n’y a rien à dire. J’ai la chance de compter les deux auteurs parmi mes amis et je sais la force et l’esthétique de chacune de leur plume, alors quand ils fusionnent leurs plumes et leurs âmes, , je dis : Merci pour cet écrin d’ivresse !
Nouvel habillage. Nouveau design. Signe qu’un nouveau départ s’annonce ici pour la joie de ceux qui ne dédaignent pas cette marmite livresques aux saveurs exquises
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Merci Biscottes littéraires.
Ensemble, le meilleur reste à bloguer, pour et par notre passion commune.
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