Les crapauds-brousse de Tierno Monénembo

Les crapauds-brousse de Tierno Monénembo

 « Ceux qui s’engraissent sont de beaux salauds qui mangent en surplus dans un pays où le surplus est une de ces choses que Dieu a cachées de notre vue depuis toujours »

Auteur :Tierno Monénembo

Editions : Seuil

Genre : Roman

Année de Parution : 2010

Nombre de Page : 189

4ème de couverture :Son corps est petit et ramassé, il porte une fine moustache. Aux yeux des autres, Diouldé est un homme médiocre. Il a fait des études pourtant, en Hongrie ; il était ambitieux, prometteur… Dans son pays d’Afrique, il est aspiré dans le monde insidieux de la tradition moribonde et de la corruption rampante. Il devra se soumettre au nouvel ordre qui gangrène le pays, devenant peu à peu un des rouages de la décadence postcoloniale.

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Lorsque j’ai reçu ce livre en cadeau de la part de mon ami Robert ETIENNE, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je ne savais pas trop de quoi pouvait traiter un livre avec un titre pareil : Les crapauds-brousse. Alors je l’ai un peu laissé traîner sur ma table ; jusqu’à ce jour où par un moment d’ennui et d’inactivité, je me décidai de m’y plonger. Depuis je n’ai rien regretté. L’histoire se décompose en quatorze (14) chapitres l’un aussi intéressant que l’autre.

C’est par une parfaite description de l’amère  misère dans laquelle végète le pays de Diouldé (le personnage principal du livre) que Tierno Monénembo nous dévoile l’histoire. Nous installant dès le départ dans cette lutte légitime de mieux façonner l’Afrique. Diouldé fait partie du commun des jeunes africains partis très tôt à l’étranger en quête d’une formation de qualité. Quand ils reviennent dans cette Afrique qu’ils ont jadis quittée, une seule idée leur hante l’esprit : Tout changer ; tout parfaire.Le cœur gros, rempli d’enthousiasme et de passion ils s’empressent sur le chantier inachevé du développement. Mais c’est sans souvent compter sur le contexte postcolonial pourri de cette Afrique en ruine qui émousse toutes les ardeurs.

Rentré au pays avec un diplôme d’ingénieur-électricien, Diouldé voulait toucher du bois. Au départ, il disait vouloir éclairer tous les coins sombres du pays. Mais la seule chose dont il hérita c’est un bureau de diplomate où il s’ennuyait à longueur de journée ; ne trouvant le moindre rapport entre le titre qu’on lui concéda avait avec ses réelles compétences.

Tierno Monénembo a le mérite de pouvoir aborder les sujets les plus sérieux et les plus profonds maux qui gangrènent l’Afrique sur un ton satirique et comique. Personnellement, par cette méthode, l’auteur m’a épargné les longues critiques politiques ennuyeuses, parce que c’est un fait que tout le monde n’aime pas verser dans les longs débats politiques.

Abandonnant peu à peu ses convictions, Diouldé a commencé par traîner dans les bars de la ville, flanqués d’amis et de collègues de travail, versant dans les vices qu’il a toujours voulu éviter. Désormais, il subissait, passif, cette Afrique. Il se laissait aller, ressemblant point pour point aux personnes qu’il critiquait et voulait changer.

Et comme dans ce monde rien ne se perd, un beau jour, pendant que vous végétez encore dans vos mauvaises pratiques, le diable en la personne de Daouda, vous prend la main et ne vous lâche plus jamais. L’auteur a fait apparaitre au lecteur, le personnage de Daouda de manière très insidieuse. J’ai particulièrement apprécié la manière dont il a entretenu le suspense autour de lui. Dans l’œuvre, il le décrit comme un personnage mystérieux et taciturne. A aucun moment dans le livre, ses gestes et comportements n’ont trahi ses pensées. En fait c’est l’un des personnages clé de toute la trame de l’histoire et l’auteur a su attirer toute mon attention sur lui, dès qu’il est apparu dans le livre. Il a conduit Diouldé dans le labyrinthe de la fatalité. Il l’influença dangereusement lui, sa réputation, sa liberté, sa famille et sa vie entière.

La plume de l’auteur est incroyablement percutante. Et les personnages de l’œuvre sont tellement vivants qu’on les croit réels. Personnellement à un certain moment de ma lecture, j’ai senti une profonde pitié pour le personnage de Rahi, la femme de Diouldé. Le personnage de Daouda m’a agacé par son comportement. J’ai voulu me retrouver en face de lui ; lui demander des comptes, le punir pour avoir causé tant d’ennuis à Diouldé le personnage que j’affectionnais bien. J’ai vraiment envie que vous lisiez ce roman. Je voudrais partager toutes ces émotions que j’ai ressenties avec vous.


Alex K-DO

 

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