Février, mois de l’amour sur votre blog. Poème 4/28.

Je t’ai écrit des chants que je ne sais pas jouer.
Ton âme, belle et mystique comme elle est,
Saura peut-être les danser.
Pour ton sang princier, je n’ai trouvé que des vers français.
Tu les apprécieras mieux si tu les traduis dans ce dendi poétique
Dont je ne connais qu’une phrase « Abanibayobayo, Wendia[1] … »
C’est sur les autels astraux
Que je brûlerai l’encens ce soir,
C’est aux cloches du firmament
Que je ferai chanter ta beauté,
Pour que tout ici et là-bas
S’emplisse de l’écho si pur de ton nom,
Wendia.
Sur les visages que je croise,
Je cherche ton sourire, ton regard…
Le long de ma nuit silencieuse,
Je fais ma faction au pied de ton absence.
Le premier oiseau de l’aurore
Me trouvera à mon service de nuit.
Et mon service de nuit est le culte de ton sourire.
Lorsque, noctambules, s’écoulent les heures,
Et leurs chants, et leurs malheurs,
Quand les horloges entonnent
Dans l’aube dont le jaune boutonne,
Leurs hymnes mystiques, je m’étonne
Que tu ne sois pas à mes côtés.
Lorsque s’égrènent les heures de la nuit,
Mon esprit assoiffé de ta présence
Invente l’écho de ta voix lointaine
Qui chante et qui rit, comme l’eau au creux du ruisseau.
Alors, ma joie, folle et soudaine,
Emplit mes vaisseaux et mes veines
De mille bourgeons phosphorescents.
Mais ta voix s’enfuit
Alors le souvenir et le silence, furtifs compagnons,
Vêtus de tristesse et de haillons.
Me viennent tenir assistance dans ma nuit.
Là-bas, dans les lointaines contrées,
Que je ne connais pas et qui sont ton pays,
Nadjialé, le petit tambour de ton village,
Fredonne son chant rituel.
Ton village est désormais le mien,
Et ce tambour possède mon corps.
Accroché aux enjambées de son rythme sacré,
J’arpente les adrets des heures révolues.
Ma mémoire prise aux flammes du passé,
Me fait caresser l’aile de ton ombre trouble
Qui me frappe sans cesse le cœur.
Mes yeux qui ne voient plus bien
Se ferment pour que s’allument dans mon âme
L’œil splendide et lumineux
De mon amour toujours plus grand,
Toujours plus exigeant.
Dans les landes de l’Atakora
Que je ne connais pas mais que j’aime,
Mais qui te ressemblent,
Je nous découvre au sommet du vieux Sagbarao
Tu n’as pas changé, je le sais.
Tu es restée reine et princesse, belle et femme.
La sueur sur ton front qu’éclaire un sourire
Trace, je crois, un destin que je ne puis lire encore.
Je pose sur toi ce qui reste de mes yeux
Pour voir ce que j’ai toujours voulu voir :
Toi, et ce corps taillé dans la première matière de Dieu.
Alors, dans le soir qui fume là-bas,
Dans le vent si frais ici sur la montagne,
Je vole à tes lèvres ce que Judas donna à Jésus ;
Et plus pieux que le traître, je m’agenouille.
Dans ce crépuscule qui n’enfante pas la nuit,
Je te présente sur l’autel de mes pleurs,
L’offrande si humble de mon amour.
Je sais que tu habites l’autre bout du pays,
Alors je viens te prendre par la main.
Je scellerai d’un anneau d’alliance nos deux vies,
Je fondrai ma culture à la tienne
Pour que nos deux cœurs
Aient plus d’espace pour s’aimer.
Parce que ton regard si neuf
A rajeuni mes yeux déjà vieux.
C’était hier, c’est aujourd’hui.
Le temps s’embrouille, et ses roues
Se verrouillent quand je parle de toi.
Parce que mon amour est sorti des cloisons
De l’instant et de l’espace
Pour déborder l’éternité et l’infini.
Je découvre que depuis toujours,
Tu avais été là, femme et ange.
Ève et Éden sont une même créature
Pour l’homme originel que je suis devenu.
Ton nom suspend mon âme
De son vol errant.
Ton sourire remplit de vives lumières
Les rayons de mon esprit.
Un feu habite désormais mes entrailles
Et mes sens sont hantés par le désir de crier ton nom aux étoiles.
Je suis ton prince et ton esclave,
Ton héros et ton griot.
Je change de nom et de rôle
Pour correspondre à tes besoins.
Car tu es l’autre bout de mon être,
Le flambeau qui m’éclaire.
Monte, Reine, monte Princesse !
Voici : ton prince vient, ton amoureux arrive.
Il porte le vent de l’histoire
Dans ses habits et sur son visage.
La soif de ton sourire lui noue la gorge.
Monte Reine, monte princesse !
Quelqu’un vient te saluer.
Fils des terres qui bordent la mer,
Il est porté par les vents du Sud.
Il vient ici, aux pays des montagnes
Pour demander un peu de cette eau claire
Qui coule des gorges de l’Atakora.
Ses lèvres gercées ont crié ce message :
« Je viens de loin, je viens des baies de l’Atlantique.
Donnez-moi l’eau de la montagne
Tellement j’ai soif.
Donnez-moi une lampe, donnez-moi une carte
Que j’aille à la source.
Donnez-moi un guide, prêtez moi un chemin,
Indiquez-moi la maison de la jeune Wendia ».
[1] Je vous aime très fort, demoiselle. ( En langue dendi, pratiquée au Nord-Bénin).
Jovincio KPEHOUNSI
quand ce n’est pas la fille du bouvier, c’est la belle dendi. Jovincio doit avoir quelque chose avec les hauteurs atakoriennes ou les steppes sahéliennes. bon vent à lui. Je sens du Jimmy salé, pardon, Sallan, dans ces airs qui s’élèvent vers le Kota. Courage
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Merci Destin Mahulolo. Ravi que le menu Jimmy salé vous plaise.
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Waoh: <>
C’est trop fort…j’ai quitté cette terre un instant .oh quelle magie ils ont ces mots… Dites à l’auteur que j’ai changé mon lieu de naissance …lieu: Atacora
Rires. Trop cool
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Tu veux etre la Wendia de l’auteur?
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je suis wendia point!
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C’est décidé. Je passerai mes vacances prochaines dans l’Atacora. Peut être, je serai aussi inspiré pour écrire un si beau poème.
C’est très beau comme texte
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Je te ferai visiter avec plaisir😍.
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Très beau texte…
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Tout y est. L’alliance et l’alliage de tout. Eh bien, pour cette cantique, je suis du camp qui tique et qui vibre au son des anadiploses, aux pas rythmés des métaphores filées, aux langues mielleuse et mélodieuse des assonances, au sifflement des allitération, au glissement des enallages, à l’équidistance des parallélismes. Je lis la lyre qui lie à ce lyrisme éloquent. Je me tais…
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Merci à tous !
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Jovincio !
Je le lis :
Il sait armer les mots.
Jovincio !
Je le fuis :
Il sait agresser mon voeu de chasteté.
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