Le texte que nous vous proposons aujourd’hui se veut une pause. Depuis neuf jours, nous avons célébré l’amour dans ce qu’il a de plus beau et de fougueux. Mais l’amour n’est pas fait que de sourire et de larmes de joie. » Jusqu’à ce que la mort nous sépare » est parfois un mensonge trop pieux. C’est cette douloureuse vérité que nous donne à lire l’écrivain béninois Habib Dakpogan dans » Serments » un poème de son dernier ouvrage, » Dessins de silences« .
C’est un avant-gout à la présentation du livre qui se fera bientôt.

C’est comme un lac étal et sans reflet,
Une fleur de mai sans soirée d’air frais,
C’est comme un beau slow derrière le mur du son,
C’est comme une toile de lait aux colombes envolées,
Comme une église le soir du jugement dernier.
C’est comme un vieux poème qui meurt au seuil du cri,
Une route qui serpente sans passant, sans carrefour,
Comme une maison peuplée de brumeux souvenirs,
Comme une danse sans mouvement et sans envie de rythme.
C’est des mots par milliards qui ne seront pas dits,
Comme des promesses échangées par des chaises vides,
C’est deux absences dans l’arène des coups fatals,
L’une mettant feu à l’autre, tous deux brulant dans le temps,
C’est comme Eve et Adam face au mal nécessaire,
Tous ces croquis maussades que l’amour n’est jamais,
C’est le dessin facile des années égarées
Dans la meute cruelle des mensonges trop pieux,
Deux fantômes qui s’éloignent, ils n’ont pas fusionné;
C’est un contrat sans but, ils se croyaient mariés.
Habib Dapkogan est écrivain, musicien, comédien, amateur d’art dplastiques et de calligraphie, et spécialiste en ressources humaines.
Ses trois premiers livres : « Partir ou rester, l’infamante république » ( Prix Silco 2008), » PV salle 6 « ( Prix du Président de la République 2015), » Etha contest » , sont de véritables chefs-d’œuvre et font de lui, l’une des plus belles plumes de la littérature béninoise contemporaine.
Je me demande s’il y a quelque chose de sémantiquement aussi riche que ces écrits… C’est terrible !
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