Nous avons demandé à l’écrivain Habib Dakpogan de contribuer à notre opération Février mois de l’amour.
Il nous entraine à la mer tout en poésie. Neuf vagues de vers frais. Je ne sais pas pourquoi ce texte évoque en moi Lamartine. Une version 100% bonheur du Lac. En tout cas, ‘‘Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! » Le lac/ Lamartine in Méditations.

Par un soir un peu pers
où pleuvait du velours
J’ai confié à la mer
Le visage de l’amour
C’était un doux poème
Sur du papier carré
On a lu les je t’aime
Des regards effarés
Du jazz dans la brise
Comme le sourire de l’eau
Et nos mains s’étaient prises
Dans le piège de nos peaux
Éternité convient
A ces heures éthérées
A dessiner enfin
L’horizon espéré
Tu étais un soleil
Voltigeant sur les vagues
J’ai vu dans l’air vermeil
Le reflet d’une bague
On a dit que les yeux
Portent une vérité
Qu’on n’est jamais que deux
A pouvoir déchiffrer
Parfois des larmes coulent
Sous le pont de la vie
Et la douleur nous saoule
Nous fait presque maudire
Mais ce soir bleu et vert
Comme la couleur du ciel
T’en souviens-tu, très chère
Quand je te donne du fiel
C’est plus qu’un doux poème
C’est comme le paradis
Je lis toujours je t’aime
Dans tes beaux yeux meurtris