nos sueurs d’extase
l’une contre l’autre accotée
dégoulinent dans les lobes du soir
au cœur du solstice humide d’avril
où je baigne dans la nuque frileuse de ta peau
noire comme la mer d’un soleil exsudé
qui s’agrippe au torrent de mes entrailles
la sérénade de tes seins charrie
une rivière des exhalaisons printanières
accrochées au flanc de l’infini
maintenant que s’annonce le festin de la nuit moire
avec cette pépite virginale de tes désirs
où je savoure l’orgie fébrile et chaude de tes gestes
tout se conçoit en brins de silencieux plaisirs
tutoyés sur la nudité pubère de ton orgasme saignant
nourri aux quatre angles de l’intime informel
pour ne point réveiller les vampires de leurs bières d’ubiquité
guettant en embuscade l’horreur vitelline de nos soupirs
maintenant que s’invente l’anagramme de nos élans
face aux sempiternelles jactances du jour anémone
qui s’efface
les ébats énamourés de nos corps s’immolent
déjà dans l’oxydation de la nuit
embaumant la canicule de nos haleines
à l’équinoxe de vibrants délices
je retrace le périmètre contour de ta croupe
en quête d’une overdose de caresses
pour me dissoudre dans le ferment de ta flore
qu’empruntent seulement des lèvres voleuses
à l’écume nocturne des baisers
aujourd’hui
la calvitie du temps
m’a surpris au calumet d’un baiser
sur la cambrure gracile de tes reins
que longent désormais mes doigts
Grégoire Folly