Ô Pays, mon beau peuple !_ Sembene Ousmane

Ô Pays, mon beau peuple !_ Sembene Ousmane

 « L’amour ne se soucie pas plus de caste ni de race, que le sommeil d’un grabat. J’allais en quête de l’amour et je me suis perdu… »

Auteur : Sembene Ousmane

Editions : Presses Pocket

Genre : Roman

Année de Parution : 1957

Nombre de Page : 187.

O mon pays mon beau peuple

 

Avis personnel :

Ousmane Sembene était déjà à mes yeux l’auteur d’un roman profondément marquant et touchant (Les bouts de bois de Dieu) avant même que je ne me plonge dans une autre de ses parutions encore plus ancienne qui a créé en moi un tas d’émotions que je ne parviens pas à me le décrire à moi-même. L’auteur est intéressant à lire. Et le relire n‘est point ennuyant.

 

Tempétueux et très imbu de l’amour de sa terre natale, Faye Oumar, le personnage principal de l’œuvre incarne le rêve que tout africain nourrit de voir la race noire avancer et se faire respecter par la race blanche. Longtemps resté en Europe pour combattre pendant la seconde guerre mondiale, il rentre enfin dans sa Casamance natale. Pendant son absence, l’homme blanc s’est installé dans son pays et règne en maître. Et comme il ne peut avoir deux capitaines dans un même bateau, une opposition de force aura lieu. Fait encore plus embarrassant, Faye en rentrant s’était fait accompagner de sa femme dotée d’une particularité combien troublante ! Isabelle est une blanche. Dans le fond de l’histoire, cette union ‘’Blanc-Noir’’ était devenue visiblement pour les blancs du pays plus insupportable que le fait qu’un noir prétentieux et lettré viennent bousculer l’ordre des choses qui les plaçait supérieurs aux noirs. Pour les blancs du pays, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans le camp des noirs, l’union est aussi désapprouvée. Son père, imam se considère comme  avoir été trahi par son fils. Sa mère n’éprouve que des  ressentiments envers Isabelle, cette créature étrangère qui lui a « volé son unique enfant ». Comment un couple pareil pourrait-il résister en ce contexte si hostile ? Comment Faye, ce colosse épris de justice et de réparation envers son Afrique, pourrait-il réaliser tous ce qu’il avait comme rêve en ayant toute la communauté noire et blanche à dos ? Voilà des questionnements qui vous viendront constamment à l’esprit en pleine lecture de ce roman.

 

Cette folle envie de prendre son destin en main et de se libérer de l’influence de l’homme blanc prend tout son sens quand on sait que le roman est écrit en 1957, peu d’années avant l’époque de la levée du soleil des indépendances sur la plupart des pays africains. De 1957 à aujourd’hui, je pense que ce livre  et ses thématiques demeurent encore plus qu’actuels.

 

Quand vous ouvrez le livre de Ousmane Sembene, ce n’est pas  quelques descriptions d’endroits que vous trouverez mais plusieurs. L’auteur fait preuve d’une parfaite précision dans les descriptions des lieux, paysages et décors. Dans le choix de ses mots, il décrit de manière poétique et le beau et le laid. Personnellement, les longues descriptions de lieux dans les livres ont l’habitude de m’ennuyer. Mais avec ce livre, je me suis amusé. Le récit est linéaire et sans Flash-back. Les séquences descriptives sont intéressantes. Pas forcément brèves mais je ne m’y ennuyais pas.

 

Vous devez lire ce livre. Qui sait ? Vous serez peut-être investi d’une mission comme Faye Oumar ; celle de lutter pour une Afrique meilleure et respectée dans le concert des continents.

 


Alex K-DO

 

 

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