« Qu’est-ce qui pousse l’écrivain à décider que ce soit une femme ou un homme qui joue le rôle du personnage principal dans son histoire ? » C’est la question à laquelle Alex K-do tente de repondre dans cet article. Êtes-vous d’accord avec sa réflexion ?

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On lit souvent un livre sans pour autant décider de réfléchir aux traits de caractère de son personnage principal ou de faire une analyse minutieuse de ses thématiques. Nous ouvrons un livre pour nous faire embarquer par l’auteur dans une aventure inconnue. On espère du plaisir, des surprises et de l’émotion. C’est souvent tout. Pourtant, il ne serait pas judicieux de sortir de la lecture d’un livre sans s’attarder un peu sur l’analyse des détails les plus petits.

Un livre lu sans marquer des courts temps morts pour analyser et digérer ce qu’on avale,c’est comme ouvrir une boîte de yaourt et jeter le couvercle sans le laper. C’est comme manger cette viande et se refuser de sucer l’os.

Dans cet article nous parlerons de quelque chose à laquelle nous ne pensons pas forcément à la fin de la lecture d’un bouquin. Nous parlerons du lien qui peut exister entre l’écrivain et le personnage principal de son livre. Plus précisément, nous parlerons de ce qui influence le choix du sexe du personnage principal. (Ah, vous y pensez souvent vous ? Bon, ne me gâchez pas mon instant de gloire. Laissez-moi l’expliquer aux autres aussi.)

Qu’est-ce qui pousse l’écrivain à décider que ce soit une femme ou un homme qui joue le rôle du personnage principal dans son histoire ? Déjà on est tenté de répondre que c’est l’histoire qui le détermine. Et c’est vrai. Cependant, c’est l’auteur qui fait l’histoire et la raconte sous l’angle de vue qu’il souhaite. De ce fait, il peut décider de la faire raconter par n’importe quel autre personnage. C’est donc là un argument qui ne me convainc plus suffisamment.

En fait, je pense que la plupart du temps l’écrivain choisit volontairement ou instinctivement le sexe de son personnage principal en conformité avec son sexe à lui. Creusons ensemble.

L’écrivain n’abordera dans son livre que des sujets qu’il maitrise et sur lesquels il a eu à faire un minimum de recherche. Il ne saurait parler efficacement d’une expérience qu’il ou un proche de lui n’a pas vécu. Et si on s’accorde à dire qu’on ne saurait connaitre plus autrui que soit même alors on devrait aussi se mettre d’accord pour dire que pour une certaine clarté dans ses idées, l’auteur préfère souvent donner le pouvoir à un double de lui-même pour être le personnage principal. Quand je suis un homme, je sais plus ou moins comment réagirait un homme devant telle ou telle autre situation. Je maitrise quelles émotions pourrait ressentir un homme dans des circonstances données. Et croyez-moi, cela est un grand avantage pour l’écrivain. Cette connaissance de lui-même lui permet de puiser dans sa vie personnelle plutôt que de se lancer dans une quête de conformité avec les réactions d’un personnage du sexe opposé. Une entreprise périlleuse parce que ce n’est jamais simple de s’approprier les caractères de quelqu’un qu’on n’est pas. Attention. Je ne dis pas que c’est impossible. C’est juste quelque peu contraignant. Mais, à la fin, c’est un exercice qui accroit le mérite des auteurs qui y arrivent.

Je suis tombé sur quelques livres où le sexe du personnage principal est l’opposé de celui de son auteur. Je dois citer Petit Jô l’enfant des rues d’Evelyne Mpoudi Ngollé, Mali, ô Mali d’Erik Orsenna, etc…

Et vous ? En avez-vous déjà rencontré des livres avec un personnage principal à l’opposé du sexe de son écrivain ? Parlez m’en.

Alex K-do