« J’y pense et puis j’oublie.
J’y pense encore plus quand je suis seul la nuit
Et quand ton souvenir
Revient me faire souffrir
Très vite j’y pense et puis j’oublie. »
Claude François, J’y pense et puis j’oublie.
25 octobre 2017-29 octobre 2018. Un an déjà. Un an et plus, mais ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai réalisé le triste anniversaire.
Disons donc, dernier mercredi d’octobre 2017- dernier mercredi d’octobre 2018. Un an, mois pour mois, et jour de la semaine pour jour de la semaine que je ne t’ai plus vue. Tu étais ma belle, ma blonde, ma dominante, ma…
Un an de séparation définitive… Certes à plusieurs reprises, au risque de me faire prendre pour un fou, je t’ai confondue à d’autres avec lesquelles tu avais une troublante ressemblance.
Je me précipitais alors, sourire au cœur, stress aux lèvres pardon je ne sais plus ce que je dis. Bref, cela ne m’a pas été du tout facile cette année sans toi.
*
Notre relation a démarré en mars 2016. Il m’en souvient. J’ai encore les photos. Mais il serait plus exact de dire que je t’ai toujours aimée avant même que tu ne m’appartiennes.
Et quand au prix de zèle et de sacrifices, tu es devenue mienne, j’ai été l’un des hommes les plus heureux que je connaisse.
Car oui, les mauvaises langues commençaient déjà par parler de moi.
-Hé quoi! Lui il a un travail! Il travaille dans une structure prestigieuse et pourtant….
C’est vrai que je m’en fichais un peu. Chaque personne est unique. Si les gens n’envient pas ma vie, pourquoi envierais-je la leur ?
Quoiqu’il en soit, toi dans ma vie, j’étais devenu un homme nouveau. Je ne dirais pas un homme complet. L’un de mes nombreux défauts est que je n’ai pas l’éloge ou le compliment facile.
Je suis quand même assez franc quand je dis que tu m’as comblé. Que dis-je tu me comblais jusqu’ à ce dernier mercredi du mois. Rien ne m’avait préparé à cette séparation.
J’étais vraiment heureux avec toi. Le pire, c’est que quand tu es partie un peu comme par osmose, je ne pouvais même pas t’en vouloir. A quoi cela aurait-il servi ? Je me suis juste contenté de broyer du noir et de souffrir en silence. J’ai été vraiment traumatisé. Mais la vie devait continuer. J’ai donc dû accepter l’irréalisable réalité.
Oh comme je t’ai recherchée ! Comme j’ai tout fait pour t’avoir de nouveau à mes côtés. Mais aucune trace de toi. Parfois, je m’amuse à me dire que ce sont les extraterrestres qui t’ont enlevée, et ne va pas croire que je sois un conspirationniste.
Mais avec le recul, je peux dire, oui je peux aujourd’hui l’avouer, si tu es partie ce dernier mercredi d’octobre 2017, j’en fus pour quelque chose.
*
Mars 2016- Octobre 2017. Ça fait combien de temps ? Je n’ai jamais compté. Quand on aime, on a en envie que ça dure. On ne compte pas. A priori, l’amour n’est pas un contrat à durée déterminée. On aime à travers l’espace et le temps, et ce dont on jouit sur le moment, on ne le compte plus.
Oh ma petite bête sauvage que j’enfourchais fougueusement j’étais si fier de toi, de nous ensemble. Ta compagnie m’était agréable et confortable, et tu me le rendais bien. Tu m’as emmené dans des endroits aux noms étranges et aux décors de mille et une nuits que je ne connaissais pas encore. Et faut-il que je demande encore de nouveaux comptes à ma mémoire excitée par le souvenir, combien de fois t’ai-je emmenée dans mes coins à moi ?
Aujourd’hui je reconnais que je ne te demandais jamais ton avis, et d’ailleurs tu ne t’en plaignais presque jamais, tu exécrais la routine et l’aventure t’arrachait des orgasmes que tu avais belles et sonores.
Ta voix était fauve et rude comme un grondement de tonnerre à la fin de la pluie. Beaucoup de mes amis t’ont complimentée, et tes courbes damnaient follement leur imagination.
Moi je ne parlais pas trop. Tu me sais très pudique et pire timide. Mais tu m’aimais vraiment au fond de ton cœur .
Oui, je dois le reconnaître, je t’ai souvent poussée à bout, fais faire des choses pour impressionner les gens. Toi, docile, tu obéissais. Je prenais mon pied quand je montais sur toi. On a fait des choses de fou et c’était ouf !
Néanmoins tu reconnaîtras quand même que je m’occupais bien de ton apparence.
J’avais un budget consacré à ta flamboyance. Chaque semaine je te faisais faire un vrai make up. Et je ne te permettais jamais d’avoir faim. Car c’est sur moi que la honte serait tombée.
Bref, j’ai fait ce que j’ai pu pour que tu sois toujours d’une élégance irréprochable.
*
Aujourd’hui, j’ai l’âme en feu. J’ai des interrogations sans réponses .Par exemple : Est-ce qu’on te traite bien? Que fais-tu ? Que deviens-tu ? C’est horrible l’absence. Le vide. La soif de l’aimée. Le besoin de savoir se mue en obsession.
Des mois après ton départ, on me demandait si mon moral était haut.
Je m’efforçais de sourire. Car certains voulaient me voir pleurer. Ah oui ils voulaient me voir souffrir les jaloux saboteurs aux yeux de crocodile, disait le chansonnier. Juste pour avoir la consolation de me consoler (Je le répète encore ! C’est l’émotion, elle est traîtresse) ou de me proposer une aide aux relents de faux samaritain.
C’est pourquoi, comme dit la chanson, j’y pensais et j’oubliais et j’y pensais surtout quand j’étais seul la nuit (la nuit toutes les solitudes sont grises paraît-il !).
J’aime souffrir seul en silence. Ça permet de garder la leçon et de méditer sur son sort (Oui à l’abri des regards moqueurs et inquisiteurs !).
C’est ainsi que je n’ai pas parlé de notre « rupture » sur les réseaux sociaux.
J’imaginais déjà les commentaires :
– Yako !
– Pauvre ami.
– Moi aussi j’ai pris par-là, ce n’est pas facile.
– Au moins toi tu as possédé avant qu’elle ne te soit arrachée. Moi je n’en ai jamais eu mon frère. Mais Dieu n’oublie personne.
La croix était lourde à porter. Elle l’aurait été plus avec ces genres de sollicitudes mesquines ou pas .Donc je pense que j’ai bien fait de ne pas solliciter de Simon ou encore de Cyrène virtuel.
Oh, je ne suis pas ingrat. Je sais lire la sincérité dans les yeux même la nuit ! Ma famille, des ami.e.s ont été là pour moi. Leur aide fut utile et très appréciée. Je l’ai accepté de bon cœur et dignement. L’homme le plus malheureux du monde est celui qui prétend qu’il n’a besoin de l’aide de personne. Je ne suis pas celui-là, Dieu merci !
*
J’ai refait ma vie. C’était la rupture ! J’ai pris un nouveau départ comme disait le slogan. Tout roule à nouveau.
Ton départ m’a traumatisé. Ce jour-là, je t’ai négligée. Je ne t’ai pas mise là où il fallait. Tu étais loin de mes yeux. Quand ils sont venus te kidnapper.
Je ne t’oublierai jamais. Tu fus ma première…Un homme n’oublie jamais sa première hein !
Ah tu sais comme j’aime Georges Brassens. Il a chanté :
« Jamais de la vie
On ne l’oubliera,
La première fill’
Qu’on a pris’ dans ses bras ».
Tout est dit…Tu vois le rapport.
J’ai refait ma vie. Je suis avec une autre à présent.
Vous avez la même corpulence sauf qu’elle est noire, un noir étincelant. Je sais que beaucoup me l’envient. Je prends soin d’elle. Car je l’aime beaucoup. Et je tiens à elle autant que j’ai tenu à toi. Mais ne sois pas jalouse.
Tu es et resteras la première. MA première moto. Et on n’oublie jamais sa première moto. Surtout si elle a été volée le dernier mercredi d’un mois d’octobre.
Bon, maintenant je vais écouter une millionième fois Stances à un cambrioleur de … Georges Brassens, naturellement !
Désy Ray.
Emportée
Plongée
Un texte pas comme les autres.
Tu m’as vraiment eue.
Belle plume à l’encre suspect…
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La plus grande part du travail a été faite par toi lectrice. Il faut faire confiance à l’auteur pour se laisser » emporter « par ses mots . Et même si à la fin on se fait avoir, ce n’est que littérature.😍😂
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sa moto je ris toute seule depuis
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A reblogué ceci sur liemysteet a ajouté:
Un texte aux allures de polar policier ! Tel est pris qui croyait prendre !
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Merci mon neveu.
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😂😂😂beau texte. J’étais à fond jusqu’à la fin. Mais au finish, il m’a eu 😂😂…
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Merci d’avoir joué le jeu. La complicité du lecteur est nécessaire pour qu’un texte soit « abouti ».
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Quelqu’un nous a eu. 😂
J’aurais dû me douter
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😂😂😂😂
Mon ex vous salue.
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J’étais sûr et convaincu que la fin n’allait pas satisfaire ma faim. Cette moto, je peux compter le nombre de fois que je suis monté dessus. C’est donc un regret commun. Bien sûr, pas de même degré.
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Merci pour ton commentaire cher raconteur.
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Je t’aime toi DésyRay !
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Merci Sèlomin. Je t’aime fort.😊😊😊
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Emporté par le texte.
Merci de m’avoir faire voyager
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Merci cher Régis. Je suis content que ma plume ait trouvé grâce à vos yeux.
À bientôt.😊
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Waouh ! J’aime bien ces faux bonds au lecteur. Je ne t’ai pas trouvé là où je tu t’es annoncé. J’en suis ravi. Emotion garantie. Très beau.
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Merci beaucoup Colbert. Content que tu aies aimé.
😊
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Texte intéressant. Finalement, on ne sait où mettre la tête entre la joie d’avoir connu et aimé un être sien et la douleur, la mélancolie d’un départ précoce.
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Lettre à mon EX
Une sauce pimentée, épicée
Une sauce dédiée aux initiés
le lecteur se laisse conduire par la muse de ta plume
Ensuite il ou elle s’enivre comme si il ou elle goûtait à du rhum
Un voyage dans les cités réservées et interdites s’ensuivra
Mais sa jouissance ne durera que le temps du clignement d’œil
Car une situation s’imposera a lui : un deuil
Au nom de la jouissance d’une seconde
Je voudrais qu’à nouveau, mes yeux se bandent
que ses sens jouissifs oculaires se bandent
A nouveau, comme le phallus enragé
Comparable à un soldat en mission
Je reprends la lecture à la quête
D’une seconde jouissance
Yako pour ton Ex
Quand à moi, sans SEXE ,
J’ai pris mon pied
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Oh Régina, là c’est ton commentaire si poétique qui vient de me faire prendre mon pied.
Prendre mon pied et gravir les escaliers de tendre… ex.
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