Destin Akpo n’est pas seulement le très discret, mais ô combien efficace promoteur du très dynamique blog Biscottes littéraires; c’est aussi depuis quelques mois un auteur à succès grâce à ses trois premières parutions : Colorant Félix, À toi qui t’en vas, et Dieu n’est pas con.
Mais le prêtre-écrivain ne s’arrête pas. En attendant son prochain roman, il a décidé de se faire apôtre de la promotion de la lecture auprès des élèves du Bénin. C’est ainsi que depuis le début de l’année 2023, les cafés littéraires PromoLitt se tiennent dans les établissements scolaires du Bénin.
Cafés littéraires PromoLitt : le livre à l’enfant
C’est le slogan de cette initiative qui « fait école » dans les écoles béninoises.
Comment accuser les enfants d’aujourd’hui de ne pas aimer la lecture si on ne leur donne jamais de livres ?
Comment attendre des élèves qu’ils lisent alors que les écoles n’ont pas de bibliothèques ?
De nombreuses initiatives sont prises depuis toujours par des bonnes volontés afin de faciliter l’accès au livre à la jeunesse béninoise.
C’est tout simplement dans cette dynamique que s’inscrit l’homme de Dieu et des livres…
Pour chaque collège sélectionné, les élèves reçoivent une quinzaine d’ouvrages, ont du temps pour les lire, rédiger des notes de lecture et ils les présentent enfin devant leurs camarades.
Depuis le lancement des cafés littéraires promolitt, c’est ainsi une trentaine d’événements qui ont déjà eu lieu dans 22 collèges du Bénin et l’opération est partie pour durer.
Les cafés connaissent un franc succès. Dans les collèges, les enseignants de français donnent volontiers de leur temps pour aider les élèves à les préparer, les apprenants sont heureux de partager les joies de la lecture.
Il faut préciser que les livres sont payés par l’initiateur du projet…
Cafés littéraires PromoLitt : Au petit enfant, donnez le petit livre…
« L’héritage des anciens n’a pas été préservé. Nous n’avons pas pu faire mieux que nos pères, car nous avons banalisé la lecture à un moment donné. Nous avons troqué l’exigence et la rigueur contre la gloire immédiate et la flagornerie.
Conséquence : nous avons disparu des arènes où l’on discute littérature internationale et impactante. »
C’est donc aussi pour former la future génération d’écrivains que promolitt a été pensée.
« Je pense que semer aujourd’hui en ces enfants des villages et campagnes qu’on peut encore re-modeler en pétrissant leur tête de livres et de connaissances, nous pouvons oser espérer qu’ils fassent mieux que notre génération et renouent avec l’héritage des anciens » plaide-t-il en évoquant les « frissons » que lui procure la lecture d’illustres écrivains béninois qu’il cite volontiers : Jean Pliya, Paul Hazounmé, Olympe Bhêly Quenum, Florent Couao-Zotti.
De tous les Béninois, faites des lecteurs !
En 2017, Ange N’koué, alors ministre de la Culture, avait osé dire que le Béninois n’aime pas lire.
De Natitingou à Porto-Novo en passant par Bohicon et Ifangni, les participants aux cafés littéraires promolitt semblent donner tort au ministre.
Les Béninois lisent et pour une nation de lecteurs, à défaut d’investissements massifs de l’État, des initiatives comme PromoLitt seront toujours très appréciées.
Vous pouvez suivre l’actualité des cafés littéraires et/ou soutenir le mouvement via Facebook ou YouTube.