Fables immortelles, morales de vie : Francel Loko nous replonge dans une fontaine de la sagesse universelle !

Fables immortelles, morales de vie : Francel Loko nous replonge dans une fontaine de la sagesse universelle !

Pour ceux de ma génération et nos ainés, les Fables de Jean de la Fontaine, représentent un pan de ce que j’appellerais notre PIC : Patrimoine intellectuel commun… Oui j’ai inventé ça pour avoir l’air sérieux !

Car, sérieux qui ne connait pas les Fables de la Fontaine ?  Il se peut qu’elles perdent aujourd’hui de leur  réputation, mais qui parmi mes camarades n’a pas déclamé Le laboureur et ses enfants ? Travaillez prenez de la peine…

On a tous en mémoire la chute « Mais  le Père  fut sage de leur apprendre avant sa mort, que le travail est un trésor. »

Comment oublier cette histoire entre la fourmi travailleuse et la cigale Miss l’artiste qui finit mal «  Vous chantiez ? j’en suis fort aise : Eh bien ! dansez maintenant ! » Cette fable qui fait de nous adultes des bourreaux du travail qui oublient de profiter  de la beauté du monde !

Dans le chef-d’œuvre qu’est  «  Les animaux malades de la peste », Jean de la Fontaine nous a préparés à être lucides face à l’injustice du monde, à l’oppression des puissants par les faibles : «  Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Enfant, j’ai eu l’occasion de lire beaucoup de ses fables dont certaines ne sont pas connues du  public.  (C’est ce qui arrive quand on a comme parents deux professeurs de Français et qu’on préfère rester chez soi plutôt que d’aller jouer au foot comme des enfants normaux. )Honte à moi !

J’aime bien les Fables de la Fontaine. J’en ai parodié quelques-uns  et certains font objet d’intertextualité dans mes textes. Nostalgique !

C’est sans doute mu par cette nostalgie que Francel Loko a décidé d’écrire Fables immortelles morales de vie.

Ce livre de 60 pages se propose de nous faire relire quelques Fables  de Jean de la Fontaine.

La sagesse n’a pas de date de péremption et  même si on dit que des gouts et des couleurs on ne discute pas, il est des beautés qui résistent au temps.

Si vous aviez déjà découvert de nouvelles choses en relisant un texte que vous avez lu il y a des années auparavant, vous comprendrez déjà tout l’intérêt du travail de  Francel Loko.

Pour chacune des onze (11) fables qu’il  se propose de nous faire relire, le jeune auteur propose une interprétation.

Mais il fait aussi participer le lecteur en lui posant une série de questions sur les dites fables.On réalise alors qu’on n’avait pas tout  compris.

Je soupçonne Francel Loko d’avoir été comme moi un spécialiste du commentaire composé quand il était au collège.

Si vous êtes élève ou étudiant, grâce aux interprétations et aux questionnaires de l’essayiste, vous allez mieux pénétrer chaque texte et apprendre à mieux l’analyser.

Le livre n’est pas volumineux et est d’un style accessible à tous. Si vous voulez offrir des livres à vos enfants pour les fêtes de fin d’année, je crois que ce bouquin devrait figurer dans le bouquet.

Les fables de la Fontaine constituent un classique de la littérature universelle. Les relire aujourd’hui, c’est se plonger dans une fontaine de sagesse et de morales de vie.


Eurydoce Désiré GODONOU

Esclaves de Kangni Alem – Saveurs Livresques

Esclaves de Kangni Alem – Saveurs Livresques

esclaves

Esclaves

« Les femmes sont des créatures que le Miséricordieux Allah a créées pour nous rendre la vie douce et insupportable. »

Auteur :KANGNI ALEM

Editions :JC Lattès

Genre :roman

Année de Parution :Avril 2009

Nombre de Page :255

4ème de couverture :

1818 Royaume du Danhomé. En dépit des traités d’abolition, le commerce de la honte prospère. Il ronge les côtes, sème la ruine et la peur, fait la fortune des maîtres esclavagistes et de leurs alliés. Les plus faibles sont vaincus, leurs existences bouleversées. Read more

Oraisons pour un vivant_Jérôme-Michel TOSSAVI

Oraisons pour un vivant_Jérôme-Michel TOSSAVI

 

oraison

 

« L’école est sanctuaire autant que le fouet. »

 

Auteur :Jérôme-Michel TOSSAVI

Editions :Les Editions Savane

Genre :Roman

Année de Parution :2019

Nombre de Pages :133

4e de couverture :

« J’ai lu que le vieux est mort. Banal. Dès qu’on naît pour la vie, on est aussi pour la mort. La mort arrive comme un voleur et repart comme un fugitif. Mais quand une fois elle est passée, elle ne revient pas nouer ce qu’elle a défait. Il arrive que certains la tiennent au collet, l’obligeant à se maîtriser, négocier son appétit. Mais il arrive souvent qu’ici elle requière l’aide de vivants pour pousser sa conquête dans ses bras. Et ça marche… Donc le vieux est mort. Mais il refuse de mourir sans rendre des coups. Et puis, il ne veut pas qu’on lui choisisse sa dernière demeure. Il veut demeurer maitre de sa destination. Alors tout le village va savoir que le vieux est mort. » Read more

Serment d’abstinence de Abdel Hakim Lalèyè

Serment d’abstinence de Abdel Hakim Lalèyè

Serment d'abstinence

Le Dossier : Serment d’abstinence Par Pelphide TOKPO

Cher Ami, tu es élève en classe de 3ème ou tu es un simple amoureux de la lecture, tu as lu Serment d’abstinence, je l’ai lu aussi ? et surtout, j’ai pris des notes en suivant les conseils d’un magnifique écrivain Henri de Montherlant qui demandait de toujours lire avec un crayon à la main. Le point de mes prises de notes, je te le fais à travers le présent « Dossier » qui est en cinq points.

  1. La présentation et Fiche d’identité du livre
  2. L’histoire et la structure du livre
  3. Les personnages de l’œuvre
  4. Le cadre et la durée l’histoire du livre
  5. Les petites choses et mes impressions de lecture
  6. La présentation physique de l’œuvre

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Le sarcophage des mutiliés de Stephens Akplogan

Le sarcophage des mutiliés de Stephens Akplogan

Références

Œuvre : Le sarcophage des mutilés

Auteur : Stephens AKPLOGAN

Éditeur : LC

Année : 2018

 

Après « Les soleils des indépendances » de Ahmadou Kourouma qui peint la vie politique des pays africains nouvellement indépendants,  voici venu « Le Sarcophage des mutilés »de Stephens Akplogan qui expose de façon très particulière la vie politique en Afrique depuis la colonisation en passant par les indépendances jusqu’à la période dite démocratique.

le sarcophage des mutiliés

Natan un jeune homme très intelligent doté de facultés très extraordinaires de vision se plaint auprès de Lucius son ange gardien et de Lissa sa déesse. Read more

Étude de  » Il était une fois la crise  » de Roger Ikor AGBOHO

Étude de  » Il était une fois la crise  » de Roger Ikor AGBOHO



Bonjour les gourmets de saveurs livresques. Décembre Mois du livre en milieu scolaire se poursuit.
Nous vous offrons aujourd’hui, un exposé  sur  » Il était une fois la crise  » de Roger Ikor Aghoho, qui est désormais inscrit au programme de Français pour les classes de Première C et D.

Il était une fois la crise : Nouvelles [texte imprimé] / Agboho Glèlè, Roger Ikor, Auteur. – Plumes Soleil, 2015. – 173p.; 18cm.

 





INTRODUCTION


Riche d’une kyrielle d’écrivains, la littérature béninoise d’expression française aborde plusieurs thèmes et plusieurs genres littéraires. Les écrivains de ces dernières années se penchent un peu davantage sur la nouvelle. Genre de la lecture immédiate, genre qui s’approche un peu plus à la réalité. Roger Ikor AGBOHO GLELE est un de ces nouvellistes béninois de l’époque actuelle. Son œuvre Il était une fois la crise aborde plusieurs thèmes dans un style à la fois simple et assez expressif. Que retenir de Roger Ikor AGBOHO GLELE et de son écrit Il était une fois la crise ?



Description bibliographique :
Il était une fois la crise : Nouvelles/ Agboho Glèlè, Roger Ikor,- Plumes Soleil, 2015.- 173p; 18 cm. Read more

COMME UN FUNAMBULE de Akofa Myrtille HAHO

COMME UN FUNAMBULE de Akofa Myrtille HAHO

Bonjour les accros aux saveurs livresques. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de l’écrivaine béninoise Myrtille Akofa HAHO. Saveurs livresques lui souhaite un joyeux anniversaire et vous présente à cette occasion, son dernier recueil de poèmes :  » Comme un funambule. C’est une note de lecture de  Ricardo Akpo, que nous remercions vivement.

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Une femme à deux maris de Cosme Orou Logouma

Une femme à deux maris de Cosme Orou Logouma

La femmes à deux maris

 

« Une femme à deux maris », c’est le recueil de deux pièces de théâtre que nous offre Cosme OROU LOGOUMA, jeune auteur dramaturge au talent certain. Plus encore que cette première de couverture aux couleurs attrayantes et multiples représentant une femme vêtue d’habits traditionnels et parée de ses plus beaux bijoux, l’auteur nous invite à travers ses deux pièces, à un voyage dans l’histoire du célèbre royaume de Nikki, mais aussi dans les arcanes de la politique politicienne qui mine nombre de pays africains et donc y compris notre pays le Bénin.

« Une femme à deux maris », la première pièce qui donne son titre au recueil, présente quatre carrefours. Des actes à travers lesquels le lecteur passe de la surprise à l’étonnement, du doute à la désillusion, pour finir par tomber des nues. En effet, dans nos sociétés où la polygamie demeure seule admise, il est impensable, voire inconcevable qu’une femme s’arroge le droit de posséder deux maris. Et pourtant l’auteur s’y risque avec une discrète aisance.

Une polyandre au Bénin qui plus est au cœur du royaume célèbre de Nikki ? Voilà qui suscite de multiples interrogations et pousse le lecteur à partir à la découverte de cette pièce qui met en scène quatre personnages aux tempéraments divers et variés mais tellement réalistes ! Ahovi, la princesse Fon intelligente et traitresse, Lafia traditionaliste et déterminé, Tamou l’amoureux transit, tous deux princes Bariba issus de deux branches dynastiques différentes, et une voix, celle du Balazon, le griot, mémoire de l’histoire et de la civilisation baatonu. Ahovi est l’épouse du Prince Lafia depuis 15 années. Le prince Tamou cousin de Lafia, rêve d’occuper le trône royal laissé vacant depuis la mort du Roi. Sur son chemin se dresse pour la seconde fois, le prince Lafia lui aussi prétendant au trône de Nikki, lui, qu’avait préféré Ahovi au détriment de Tamou.

A travers cette rivalité, l’auteur retrace et peint avec brio l’histoire du royaume de Nikki, et surtout le mode de succession au trône ; non pas tel que nous le connaissions jusqu’alors. Et c’est là toute la valeur et la dimension nouvelle que revêt cette pièce. L’auteur s’est aussi intéressé à la langue dans lesquelles se pratiquent les rites et rituels dans ce royaume… et il ne s’agit pas de la langue Baatonu, mais le Boo. Si le royaume de Nikki est considéré et réputé bariba, pourquoi ces rites et rituels majeurs se font dans une autre langue, celle Boo ? Quelle est alors la place des Boos dans l’histoire de Nikki ? Des interrogations auxquelles le lecteur trouvera réponse au bout du dernier carrefour, acte final dans lequel les deux princes rivaux, Lafia et Tamou, face à la traitrise de Ahovi, mettront de côté cette vieille rivalité pour se donner la main, pour sauver le plus important, le royaume, non sans nous rappeler qu’il n’y a pas cinq dynasties à Nikki comme on nous l’a toujours enseigné à l’école, mais bien une seule. Comment ? Il faut le découvrir dans les pages de cette belle pièce au bout de laquelle le lecteur regrette presque que ce soit déjà fini… A la suite de la première pièce historique qui suscitera débats, la deuxième pièce de ce recueil, « Otages », s’attaque aux manigances politiciennes, à tous ces maux qui minent et rythment le pouvoir. Ici c’est Wowoué qui à l’image du peuple, est pris en otage, par Dado. Au nom de l’amour qu’elle lui éprouve, elle veut le posséder. Mais à l’instar de nos politiciens qui tiennent des discours mielleux pour endormir le peuple, Dado cache un dessein inavoué et une fin tragique à son amoureux. Avec pour trame de fond l’amour, l’auteur présente à travers ce recueil, deux pièces distinctes et pourtant si complémentaires, deux tableaux, pans de notre société béninoise. A nous de les lires, les découvrir et les interpréter. Nul doute, cela fera couler encre et salive.


Modeste Gansou Wéwé, Écrivain

Amours sonnantes et trébuchantes de Eustache Prudencio.

Amours sonnantes et trébuchantes de Eustache Prudencio.

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Amours sonnantes et trébuchantes est un recueil de dix nouvelles, écrit par l’écrivain béninois – qu’il repose en paix – Eustache Prudencio.

Ce sont des récits plus ou moins courts, profondément ancrés dans le vécu béninois.

Le style est limpide et un brin recherché et malgré les drames qui sont relatés, il y a toujours dans chaque nouvelle une pincée d’humour.

J’ai décidé de vous présenter cinq nouvelles.

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Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud : la parole qui ressuscite !

Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud : la parole qui ressuscite !

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Bonjour les gourmets livresques. Je vous emmène aujourd’hui faire un tour en Algérie, avec Kamel Daoud et son roman « Meursault contre-enquête ».

L’ouvrage est paru dans un premier temps en 2013 aux éditions Barzakh en Algérie et par la suite en mai 2014 chez Actes Sud en France. Il reçoit le prix Goncourt du premier roman en 2015. C’est après cette distinction que j’ai entendu parler du roman, moi qui ne suis pas indifférent aux prix littéraires !

Pour mieux apprécier « Meursault contre-enquête », il est bon d’avoir lu « L’étranger » de Albert Camus. Dans ce roman paru en 1942 et dont l’action se déroule dans l’Algérie sous colonisation française, Meursault est condamné à mort pour avoir tué un Arabe sur une plage d’Alger. L’histoire est écrite par le meurtrier en personne !

Plus d’un demi-siècle plus tard, le frère de cet Arabe anonyme raconte à un touriste venu de Paris comment ce meurtre a marqué sa famille et bouleversé sa vie. Soir après soir dans un bar d’Oran, il relate dans un savant bavardage, une autre version de L’étranger, une suite peut-être. Son récit est d’abord un devoir de mémoire envers son frère.

C’est ainsi qu’il donne un nom à l’Arabe dont parle le meurtrier-narrateur Meursault sans jamais le nommer « Le mot Arabe y est cité vingt-cinq fois et pas un seul prénom, pas une seul fois » dit-il à propos de l’étranger.

Il dénonce ainsi l’indifférence du meurtrier envers sa victime. Mais aussi sans doute une sorte de racisme. « Comment peut on tuer quelqu’un et lui ravir jusqu’à sa mort ? » s’indigne t-il en révélant le nom de son frère MOUSSA.

Meursault a tué Moussa et a été exécuté pour cela mais le narrateur et sa mère sont traumatisés pour la vie.

Le récit se fait dans un bar et le style se rapproche un peu de « Mémoires de porc-épic », célébration de la parole. Plus que chez Alain Mabanckou où la parole libère de la peur de la mort, ici la parole du vieillard libère, ressuscite de la mort. Moussa a enfin une biographie.

Par ailleurs, le bar est aussi un lieu de liberté d’expression. L’occasion pour le vieillard, en parfait athée de jeter un regard assez sévère sur la société algérienne. Il dénonce précisément la montée en force d’un islam radical qui ferme les bars et empêche les amoureux de marcher publiquement main dans la main.

La parole, moyen de vengeance aussi contre sa propre mère qui l’a obligé à garder le deuil de Moussa toute sa vie durant. Ceci ayant eu sur lui des conséquences graves : l’assassinat d’un français pour venger Moussa, la solitude, son incapacité à avoir des relations amoureuses durables et enfin la plongée dans l’alcoolisme…

« Meursault contre-enquête »est un roman dé-li-cieux. Je l’ai lu en 2016 et il figurait dans le top 3 de mes lectures cette année –là.

Il s’agit d’un bavardage mais un de ceux que l’on aime ! C’est un discours savamment prononcé avec des pauses assez fréquentes permettant au lecteur de reprendre son souffle et pourquoi pas de jeter un coup d’œil à « L’étranger » de Albert Camus.

Ce roman montre à quel point l’homme peut être victime de son passé et ainsi passer à coté de sa propre vie.

Kamel Daoud est un génie. Il faut que vous le lisiez.


Désiré Godonou